MODELES HISTORIQUES ET MODÈLES CULTURELS

Resumen

L'EXISTENCE D'UN processus historique une fois admise comme une réalité indéniable, on peut s'interroger sur sa nature et sa signification pour l'homme. On partira du fait que ce processus est conçu et interprêté de façon différente selon les époques et les sociétés; selon les présupposés cu, à la limite, les préjugés sur lesquels repose touts appréciation de l'histoire; enfin, selon l'image que les consciences se font du monde et de l'homme, ainsi que de leurs relations et interactions mutuelles. Les différences enregistrées portent non seulement sur l'idée de la nature intime de l'histoire, mais aussi sur l'importance qui lui est accordée et sur la finalité qui lui est éventuellement reconnue.

L'histoire a deux visages dont l'un résulte de sa création à travers l'activité humaine; l'autre, de sa reconstitution moyennant le travail de l'historien. Le premier ne saurait être apprécié en dehors de l'effort que le second suppose. Là encore, il s'agit de distinguer d'une part le travail scientifique d'interprétation des monuments historiques, qui ne peut concerner que des Jomaines plus ou moins restreints, et d'autre part, l'elaboration de conceptions générales de l'histoire, qui, elles, reposent sur tout un ensemble de considérations relatives à la nature de l'homme, que celles-ci soient carrément des croyances a priori ou des explications que revêtent des apparences scientifiques, mais qui, en fait, ne réduisent aux précédentes. En effet, l'histoire consistant en un enchainement de faits uniques, il est impensable que ceux-si soient totalement subsumés sous des concepts catégoriels Chacun d'entre aux maintient sa particularité, et ne peut être expliqué qu'en fonction d'une causalité qui lui est propre.